Donnez-nous envie

Publié le par jack palmer



Le 1er octobre 2008

tribune libre

Par Fabien Roussel, responsable de la Marche pour l’emploi 2007 et de la tournée 2008 du PCF dans le Nord.

Les communistes du Nord ont parcouru leur département pendant un mois cet été, avec un bus habillé d’un mot d’ordre : « Mettons l’argent au service d’une société plus humaine. » Le bus, aménagé en espace de rencontre, s’est arrêté dans trente-sept villes, trente-six quartiers et devant dix-neuf entreprises. Objectif : rencontrer la population pour redonner espoir, occuper le terrain politique.

Nous avons parcouru 2 000 kilomètres, distribué des tracts et proposé des pétitions sur la vie chère, les salaires, la défense des caisses de sécurité sociale, de nos hôpitaux de proximité, et plus généralement des services publics.

L’accueil a été formidable. Un accueil chaleureux qui, à chaque fois, remotive les camarades. Vingt mille pétitions ont été récoltées. Sur la place d’un village, devant une entreprise, un hôpital, dans un quartier, sur un marché, nous avons eu un dialogue direct avec plus de 6 000 personnes en cinq semaines.

Nous avons rencontré les Français dans leur grande diversité. Il y avait des électeurs du président de la République, remontés contre lui et ses promesses, en particulier sur le pouvoir d’achat. Les principaux sujets de préoccupation sont les salaires, les hausses de prix, les franchises médicales.

Beaucoup se plaignent de vivre plus mal qu’il y a un an ! Ils disent leur colère suite à un projet de fermeture d’une CPAM, d’une CAF ou d’un hôpital de proximité. Tous soulignent qu’ils sont très attachés à leurs services publics.

Certains prennent conscience que la politique de N. Sarkozy est au service exclusif des plus riches. On sent même parfois monter une colère noire, une colère qui ne conduit pas forcément à des combats progressistes.

Ces six mille discussions renforcent nos arguments et font avancer nos idées. Et ces milliers de signatures montrent que les Français sont disposés à agir quand ils ne se sentent pas respectés. Quand les communistes s’arrêtent, avec leur sincérité et leur générosité, dans ces quartiers et ces entreprises où la politique n’entre plus ou peu, ils touchent juste et parviennent à retisser ces liens qui sont l’essence même de l’existence d’un parti comme le nôtre.

La Marche pour l’emploi, en 2007, et ses 4 500 CV recueillis, les Mardis de la colère dans le Douaisis, la Journée à la mer et maintenant cette tournée dans le Nord font partie de ces initiatives justes et originales que le PCF sait toujours organiser. C’est un minimum pour un parti qui veut mener des combats avec la population. Ce type d’action nous permet surtout de toucher, de sensibiliser le monde du travail au sens large du terme, des hommes et des femmes de tous bords, ayant voté à droite, à gauche, aux extrêmes, ou ne votant plus.

Un rassemblement populaire, c’est le rassemblement de la part la plus large de cette population, de ce salariat dans sa grande diversité, et qui va bien au-delà de la gauche. Un Parti communiste moderne, ouvert sur le monde et sur la société, doit avoir cette ambition.

J’aspire à ce que ce 34e congrès unisse les communistes autour de cet objectif : faire vivre un Parti communiste ambitieux, tellement ouvert qu’il saura parler et interpeller tous les Français dans leur très grande diversité : tout en faisant la différence entre la gauche et la droite, plaçons-nous au-dessus de cette mêlée politicienne, soyons rassembleurs au-delà de la gauche. Je rêve d’un parti capable de manier l’action sur le terrain, auprès de tous les Français, et en même temps capable d’animer la bataille idéologique, prêt à gouverner mais ne se déterminant pas seulement en fonction des élections et de notre place dans les institutions. Nous pouvons avoir une organisation capable de rivaliser par sa rigueur et sa combativité avec celles de l’UMP, du MEDEF. Ne faire que du terrain, c’est de l’activisme. Ne faire que de la théorie, c’est se couper de la vie. Il faut tenir ces deux bouts pour être prêts à affronter les dirigeants du monde de la finance et pour offrir à notre jeunesse une vision enthousiaste de l’avenir, un idéal communiste revivifié.

Enfin, j’aimerais aussi pouvoir militer heureux dans un parti enfin unifié, et retrouver confiance dans une équipe dirigeante. Pourquoi pas une direction composée de dix cadres expérimentés tels que des parlementaires, des secrétaires fédéraux et des responsables syndicaux ayant suffisamment d’expérience pour diriger le PCF au-delà de la région parisienne, capables de mener de front, luttes, réflexions et élections, sur la base des décisions prises par les communistes lors de leur congrès.

Fabien Roussel

Fabien Roussel, 36 ans et membre du Conseil National du Parti Communiste Français, milite à Lille depuis maintenant 5 ans et y a été candidat aux élections cantonales de 2004 (avec comme affiche et slogan: «je vote communiste et je t'emmerde»)

http://www.dailymotion.com/video/x3bp8e_fabien-roussel




 

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