Solidarité avec Stéphane Hessel, Alima Boumediene-Thiery et toutes les victimes de la répression

Publié le par jack palmer

 

article de la rubrique international > Palestine-Israel
date de publication : vendredi 15 octobre 2010


110 personnalités de tous horizons, élus, chercheurs, artistes, écrivains... lancent un appel « pour refuser catégoriquement » que les militants de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions soient jugés pour « provocation publique à la discrimination » [1].

Parmi les militants poursuivis par la justice :
- Stéphane Hessel, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, est poursuivi pour avoir appelé les citoyens à réagir, après l’échec des gouvernements au sujet de Gaza
- Sakina Arnaud, condamnée le 10 février dernier à 1 000 euros d’amende pour avoir apposé un autocollant «  Boycott Israël Apartheid  » sur une bouteille de jus d’orange dans un hypermarché, a bénéficié du soutien de Jean-Pierre Dubois
- la sénatrice Alima Boumediene-Thiery (elle a bénéficié d’une relaxe le 15 octobre 2010).

[Mis en ligne le 13 octobre 2010, mis à jour le 15]


Solidarité avec Stéphane Hessel, Alima Boumediene-Thiery et toutes les victimes de la répression

Bordeaux, Mulhouse, Perpignan, Pontoise… : en ce mois d’octobre, des hommes et des femmes sont poursuivis pour « provocation publique à la discrimination » – y compris une sénatrice de la République, Alima Boumediene-Théry. Ailleurs, d’autres sont convoqués par les préfectures et menacés de procès du même type. Un ancien commissaire de police prétend même poursuivre... Stéphane Hessel, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et ambassadeur de France ! Tous risqueraient jusqu’à 45 000 euros d’amende et trois ans de prison suivant la qualification des poursuites …

Quel crime ont donc commis ces citoyens, connus et inconnus, pour mériter une accusation aussi infamante et encourir des peines aussi lourdes ? S’être dressés contre l’occupation et la colonisation de la Palestine par Israël, et notamment contre les « crimes de guerre » voire « contre l’Humanité » que le rapport Goldstone accuse son armée – et, dans une proportion nettement moindre, des groupes armés palestiniens - d’avoir perpétrés pendant la guerre de 2008-2009 contre la bande de Gaza. S’être révoltés contre l’impunité dont jouit un État qui viole pourtant ouvertement le droit international et les résolutions des Nations unies. Et avoir décidé de prendre leurs responsabilités en appelant eux-mêmes au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre cette politique condamnée par la grande majorité des opinions française, européenne et mondiale.

Pour présenter, contre toute évidence, cette action citoyenne comme raciste, il aura fallu que la ministre de la Justice s’abaisse à inventer, en février 2010, un « boycott des produits casher » qu’aucun dirigeant, aucun groupe, aucun militant du mouvement de solidarité pour une paix juste et durable au Proche-Orient n’a jamais prôné. Puis qu’elle exige des Parquets qu’ils poursuivent les militant-e-s pour « provocation publique à la discrimination ». Et celle qui diffame et menace ainsi des innocents appartient à un gouvernement qui, toute honte bue, non seulement stigmatise une communauté entière en raison de son origine ethnique, mais expulse illégalement de la « patrie des Droits de l’homme », sur cette base, des milliers de ressortissants d’États membres de l’Union européenne.

C’est pourquoi nous disons à Michèle Alliot-Marie : « Pas ça et pas vous ! ». Certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour « provocation publique à la discrimination » alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l’autodétermination, pour l’application à tous les États du droit international et des sanctions prévues lorsqu’ils le bafouent.

Tous ensemble, nous exigeons, à la fois au nom du droit international et des libertés : le retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets et la relaxe immédiate de ces innocents. Honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi.

Paris, le 10 octobre 2010.


Stéphane Hessel au plateau des Glières, le 17 mai 2009

P.-S.

Dernière minute

 

Alima Boumediene-Thiery et Omar Slaouti relaxés

 

[14/10/2010 17:07] – La sénatrice Vert, Alima Boumediene-Thiery, et Omar Slaouti du NPA ont été relaxés par le Tribunal de Grand Instance de Pontoise. Les deux politiques étaient comparaissaient pour « provocation à la discrimination nationale, raciale ou religieuse » après une plainte du bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). En mai 2009, accompagnés de plusieurs militants, Alima Boumediene-Thiery et Omar Slaouti, s’était rendu dans un hypermarché de Montigny-les-Cormeilles pour y remplir des produits importés d’Israël et d’appeler à leur boycott. Le tribunal de Pontoise a jugé irrecevable plainte du BNVCA pour un vice de procédure. Une relaxe « qui ne permet pas d’aborder le fond des choses », regrette Me Charles Baccouche, conseil du BNVCA. Il n’y aura donc pas de débats pour savoir si ce geste relève d’une revendication politique ou d’un dérapage antisémite.

Notes

[1] La liste des signataires : http://www.mediapart.fr/club/editio....

Publié dans Palestine

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