Un débat parlementaire sous le regard du monde du travail

Publié le par jack palmer

Contraindre le patronat à ouvrir de vraies négociations salariales, c’est l’un des sens des propositions de loi que le PCF va défendre prochainement à l’Assemblée. Pour que s’ouvre le débat tabou sur les salaires.
Décryptage complet de ces propositions dans un document à télécharger en intégralité sur notre site.

Si les partis politiques représentés dans les assemblées de la République (Assemblée nationale et Sénat) décidaient de mettre en concordance les paroles de compassion vis-à-vis des millions de familles qui endurent les principales conséquences de la crise avec des décisions à la hauteur de la souffrance sociale, un grand pas serait franchi et l’image de la politique grandie dans l’opinion publique. Pour les communistes, la gauche, dans son ensemble, doit en premier répondre à l’appel du mouvement social, se montrer au niveau du climat de combativité et d’unité des organisations syndicales. Il ne suffit pas, estime-t-on Place du Colonel-Fabien, de saluer les manifestants sur le bord des cortèges, les forces politiques ont le devoir d’ouvrir des alternatives et d’agir dans l’urgence. Profitant de la « niche » parlementaire permettant à un groupe d’inscrire des propositions de loi à l’ordre du jour de l’Assemblée, les députés communistes et du Parti de gauche ont décidé d’utiliser la journée du 28 mai pour provoquer un débat sur trois textes qui répondent à l’urgence sociale. L’Humanité en publie les principales dispositions.

Les deux premiers textes visent en effet à interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits et versent des dividendes à leurs actionnaires, ou bénéficient d’aides publiques. La loi que proposent les communistes prévoit la reconnaissance de droits nouveaux aux salariés et à leurs élus. Préconise une augmentation des salaires à commencer par le SMIC qui serait porté à 1 600 euros. À l’autre bout de la chaîne, l’équité tout comme l’efficacité économique commandent d’augmenter les impôts des foyers fiscaux les plus opulents. La création d’un pôle bancaire public figure également dans le projet PCF/PG.

Une autre répartition des richesses s’impose si l’on veut sortir de la crise. Les bonus mirobolants, les parachutes dorés et autres retraites chapeau pour managers défaillants ont défrayé la chronique de la crise au quotidien au point que Nicolas Sarkozy a brandi son sabre de bois à l’encontre de « patrons voyous » accusés de violer l’éthique du capitalisme. Le capitalisme étant fondé sur l’exploitation de la force de travail du salarié par des actionnaires qui ne produisent rien, évoquer la moralisation du capitalisme est un défi bien improbable, mais au moins prenons de vraies mesures qui corrigent les injustices. C’est le sens des propositions visant à la suppression des stock-options, le plafonnement des rémunérations des dirigeants, à rétablir une meilleure progressivité de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Telle est, brossée à grands traits, la philosophie résolument anticrise des deux premiers textes.

Le troisième est un projet de résolution s’opposant à la position de la Commission européenne qui soumet les services sociaux d’intérêt général (SSIG) aux règles de la concurrence en vertu du traité de Lisbonne, lequel, rappelons-le, est caduc en droit international en raison du vote négatif du peuple irlandais en juin 2008. La démarche des élus communistes et PG anticipe sur un autre projet, faisant consensus entre la droite et le PS, qui se contente de demander une « clarification » à la Commission de Bruxelles. Le texte communiste anticipe en effet car l’examen du texte UMP/PS a été reporté…..au 10 juin prochain, soit trois jours après les élections européennes… Les députés sont au pied du mur. Les citoyens dans leurs circonscriptions, le monde du travail sauront au lendemain du 28 mai qui a voté pour ou contre la justice sociale et des mesures anticrise. « J’invite tous les syndicalistes et les salariés à venir le 28 mai à l’Assemblée pour soutenir le vote de ce paquet économique et social », a déclaré Marie-George Buffet dans une interview à l’Humanité (6 mai 2009). « Il s’agit pour les salariés de faire monter leurs revendications auprès d’élus combatifs que l’on fera renaître l’alternative à gauche. » Ce besoin d’élus combatifs qui croisent le fer avec les tenants du libéralisme est aussi impérieux en France qu’en Europe. Pour que le monde du travail soit bien défendu à Paris comme à Bruxelles.

Jean-Paul Piérot

 

Le 28 mai : Caterpillar, ERDF/GRDF, Continental et bien d’autres à l’Assemblée nationale


Publié dans Société Politique

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