Nouvelle fronde des députés

Tout est dans la distance. Mis la veille en difficulté par la gauche dans une émission de télévision animée par Yves Calvi, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, s’est un peu lâché, hier, devant les journalistes à propos de la réforme des impôts sur le revenu. À la télévision, aux côtés d’Éric Woerth, ministre du Budget, qui tentait de donner le change en coupant systématiquement la parole aux représentants de l’opposition, le maire de Meaux avait essayé en vain de botter en touche. Hier, en répondant à la question d’un journaliste sur les annonces du président Sarkozy, Jean-François Copé a souligné que les députés UMP n’avaient pas été « associés au préalable », tout en affirmant, pour la forme, souhaiter « aider au maximum le président pour la mise en oeuvre de ses réformes ». La suppression de la première tranche de l’impôt ? « Ma position personnelle, a-t-il lancé, je ne l’ai pas totalement définie pour une raison simple, c’est que je manque de chiffres précis et d’éléments sur ce que l’on pourrait imaginer » en compensation. Il a aussi reconnu que « les objections » visant à stigmatiser « la réduction du nombre de contribuables », en lien évident avec la réduction de la voilure des services publics, « sont fondées », a-t-il cru pouvoir avouer quand l’Élysée s’en défend. Les annonces fiscales du chef de l’État, non débattues au cours de la

réunion des députés hier matin, suscitent quelques remous au sein de la majorité. Le député villepiniste François Goulard a jugé « infaisable » la suppression de la taxe professionnelle en 2010. L’ancienne porte-parole de l’UMP, Chantal Brunel, a reconnu « des incertitudes sur les ressources des collectivités territoriales ». Une façon de rendre public le sentiment d’improvisation suscité par la prestation de Nicolas Sarkozy, jeudi dernier. D. B.