Sécurité routière : un million de conducteurs seraient inaptes à la conduite

Publié le par jack palmer

En raison de différentes pathologies ou de leur traitement, les conducteurs français seraient près d’un million à ne pas être aptes à prendre un volant ou un guidon. Le Conseil national de l’Ordre des médecins réfléchit donc à la façon d’informer sans pour autant violer le secret médical.


Sécurité routière : un million de conducteurs seraient inaptes à la conduite

Utilisateurs de psychotropes, déficients visuels, insuffisants cardio-vasculaires, alcooliques, personnes âgées invalides… Autant d’usagers de la route qui sont susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui au volant ou au guidon. Ils seraient près d’un million à être concerné en France.

Un problème qui pèse de plus en plus sur la profession des médecins, les premiers à constater l’incompatibilité de certaines pathologies, ou leur traitement, avec la conduite d’un véhicule. C’est pourquoi le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) réfléchit à la façon d’informer sans pour autant violer le secret médical.

Vous ne faites rien !

« On nous dit qu’il y a un certain nombre de personnes, du fait de l’âge, de la prise de médicament, de maladie, sont dangereuses lorsqu’elle conduisent. C’est vrai ! », affirme André Deseur, vice-président de la section professionnel et délégué général à la communication pour le CNOM.


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Un chiffre à prendre au sérieux

Le chiffre avancé d’un million de conducteurs n’a rien de ridicule si on le compare à la dernière étude effectuée, en 2007, par l’ASNAV (Association nationale pour l’amélioration de la vue) sur les usagers souffrant d’un problème de vue.

Elle pointe en effet que 8 millions de conducteurs ont un défaut visuel non ou mal corrigé et parmi eux, plus d’un million circuleraient avec une vue inférieure au 5/10e requis par le Code la route.
 Tous problèmes de santé confondus, un million correspondrait alors à une « estimation basse ».

« Vous ne faites rien ! nous reproche-t-on régulièrement. Mais le médecin n’a pas le droit – et heureusement – de dénoncer une personne qu’il considèrerait peut-être à tort dangereuse. » La proposition qui est à l’étude, voire à l’ébauche, par le CNOM consistera à responsabiliser le titulaire d’un permis de conduire.

Suivi médical

Déjà présent dans d’autres pays, ce système consisterait à ce que le titulaire d’un permis de conduire renvoie périodiquement à la préfecture une attestation dans laquelle il indiquerait qu’il n’a pas acquis de handicape, de pathologie nouvelle, et qu’il n’a pas de traitement au long cours. Elle serait proposée tous les 5 ans.

Par contre, il n’est pas question de créer, comme cela a été proposé il y a quelques années, une dérogation au secret professionnel en faisant du médecin celui qui allait dénoncer celui qu’il estimera dangereux. La confiance entre le patient et son médecin s’en trouverait entachée.

Risque contrôlé

« Les conducteurs titulaires d’un permis transport en commun, ou d’un poids lourd, sont soumis à des visites régulières. On peut estimer de ce fait les risques qu’ils pourraient faire courir aux autres », constate André Deseur. « En omettant de déclarer un traitement ou un problème médical, [le conducteur] engage sa responsabilité s’il est fautif lors d’un accident. »

Pour les autres permis, force est de constater que rien n’existe, sauf en cas d’accident où sera pratiqué un test de dépistage d’alcoolémie et de stupéfiants. Ce sont les seuls dépistages de psychotropes pratiqués.

Proposition de la FFMC

Ce que propose l’Ordre des médecins va dans le sens des propositions de la FFMC (Fédération française des motards en colère) : « Inviter les conducteurs à vérifier périodiquement leur aptitude physique à la conduite (notamment la vision) et sensibiliser, pour ce faire le corps médical. »

Transport alternatif

Faire aboutir ce genre de projet n’est pas sans conséquence et peut rendre la décision difficile à prendre, surtout si les personnes visées ont besoin de leur véhicule.

« Bien évidemment et c’est pour cela que le corollaire, ce n’est pas d’interdire ou de sanctionner, c’est aussi de prévoir des aides, c’est un devoir de notre société », insiste André Deseur. « Il faut développer des systèmes de transports en commun, de navettes. On ne peut pas vouloir limiter des risques collectifs en punissant des personnes de ce dont elles ne sont pas responsables. »

Consulter les associations

Le CNOM n’a pour l’instant avancé aucune date concernant la communication du rapport de son étude. Mais une à deux sessions de travail devraient être consacrées à cette dernière sur l’année 2009.

« Si nous aboutissons à des propositions plus avancées, nous rencontrerons les associations d’usagers et de patient », conclut André Deseur. « Il ne faut pas stigmatiser les vieux, les cardiaques, les motards, les diabétiques ou autres. Il faut les rencontrer et ensuite on se rapprochera du ministère, de la Sécurité routière ou de parlementaires pour voir si l’on peut avancer et prendre des initiatives. »


Je n’ai rien contre les retraités (je le serais un jour) mais bien souvent je constate qu’ils sont hyper dangereux, ont moins de réflexes, ont du mal à comprendre la signalisation (c’est déjà pas tjrs facile à 40 berges...) un certains nombres d’entres eux prennent les autoroutes à sens inverses (...)

Consultez aussi :

 La rubrique santé pratique
 Bilan du forum FFMC : la vue au guidon
 Le site de l’ASNAV

Dans nos éditions :

 Les dangers cachés des médicaments


Publié dans liberté

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