La presse n'en parle pas, bipolarisation oblige ....

Publié le par jack palmer

Le PCF en Université d'été


Université d’été du PCF - Août 2008 : 3 jours pour repenser le changement

Cet après-midi au Vieux-Boucau, dans les Landes, le Parti communiste ouvre une session de 35 ateliers et forums. À 4 mois d’un congrès où il joue son existence.

« Qu’est-ce que la lutte des classes dans le monde d’aujourd’hui ? », « peut-on parler de Sarko-berlusconisme ? », « où va la Chine ? », « quel type de rupture peut incarner Barack Obama ? », « pourquoi être féministe et communiste ? », « quels nouveaux modes de développement face aux défis du monde ? », tels sont les intitulés de quelques-uns des 35 ateliers et forums programmés à l’université d’été du Parti communiste à partir de cet après-midi et jusqu’à dimanche au Vieux-Boucau dans les Landes.

Ce n’est pas une tradition communiste que la tenue d’université d’été. Quelques tentatives avaient été faites à la charnière des années 90-2000, la dernière en août 2001. Pourquoi alors y revenir ? « Nous avons voulu renouveler une pratique de formation militante à grande échelle, c’est une demande qui s’est exprimée fortement lors de l’assemblée nationale des délégués des sections en décembre 2007 », explique Marie-Pierre Vieu, directrice de l’université d’été.

« Nous l’avons conçue comme un moment d’éducation populaire, renouant avec la tradition de l’université nouvelle », ajoute-t-elle. « Pas de grand raout, pas une convention, notre rentrée politique, nous la faisons en grand à la Fête de l’Humanité avec des centaines de milliers de personnes », précise Marie-Pierre Vieu qui attend la participation de 400 militants au Vieux-Boucau ce week-end.

« À quatre mois du congrès, ce sera un moment important de la réflexion des communistes », assure-t-elle également. Le choix du thème de l’université d’été du PCF, « repenser le changement », en signale l’ambition. Économie, politique, stratégie seront passées au peigne fin des ateliers animés par des dirigeants politiques, des chercheurs, sociologues et économistes.

Les préinscriptions dans les ateliers thématiques indiquent les attentes des adhérents et ce sont les questions des nouveaux modes de développement et de l’écologie qui tiennent le haut du pavé. Les participants à l’université d’été du PCF vivront quelques moments forts, avec une conférence de Stéphane Rozès, directeur du CSA et enseignant à Sciences-Po, un débat sur l’avenir des services publics avec Bernard Defaix et André Chassaigne.

Les forces de gauche, PS, Verts, LCR mettront en débat leurs projets d’alternatives. « La question des identités » fera l’objet d’une conférence de l’écrivain Édouard Glissant. Le samedi soir la direction du PCF et les participants prendront connaissance d’une enquête réalisée par des sociologues et un groupe d’étude indépendant sur « le PCF et le communisme ». L’Humanité publiera jeudi 4 septembre en exclusivité les résultats complets de cette enquête. L’Europe constituera le menu du dimanche avec Marie-George Buffet et des invités européens.

Prélude à un dernier trimestre 2008 périlleux pour le Parti communiste français qui traverse une crise que ses dirigeants qualifient eux-mêmes « d’existentielle », l’université d’été du Vieux-Boucau donnera des indications sur le climat qui règne au sein de la formation communiste.

Jusqu’à présent, les dirigeants ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur les raisons même du déclin de leur parti. Une idée semble s’être dégagée cependant à l’issue des trois journées d’études tenues au printemps : la nécessité d’élaborer un projet neuf en relation avec les évolutions de la société française et du monde. Pour Marie-George Buffet et une majorité des dirigeants, c’est dans ce travail que les communistes peuvent retrouver une cohésion, reprendre des couleurs et en redonner à la gauche. Le PCF a-t-il encore les ressorts pour un tel rebond ?

Olivier Mayer
(Article publié dans l’Humanité du 29 août 2008)

Parmi les invités…
Jean-Claude Delaunay et Quyhn Delaunay auteur de Lire le capitalisme du XXIe siècle. Michel Pinson, Monique Pinson-Charlot sociologues. Christian Salmon auteur de Storytelling. Alain Roux sinologue. Stéphane Rozès, directeur général de CSA. Bernard Defaix fédération des usagers des services publics. Aurélien Bernier, auteur de Le Climat otage de la finance. Jacques Garbay, urbaniste Olivier Joullin, vice-président du syndicat national de la magistrature. Claude Bernhart, président du SYNAVI. Jean-Pierre Terrail, sociologue. Jean-Pierre Dufau (Parti socialiste), Jérôme Gleizes (les Verts), Pierre François Grond (LCR). Edwy Plenel (Médiapart). Denis Sieffet (Politis). Erwan Lecoeur, sociologue. André Gattolin, sociologue. François Miquet-Marty, directeur d’études…

Publié dans On se parle

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article